La première fois que je l'ai vue, j'avais ressenti cette même émotion. Contrairement à bien d'autres monuments visités au cours des dernières années, je n'avais aucune attente particulière. Peut-être avais-je moins d'information, ou peut-être qu'autour de moi, personne ne l'avait vue?
Il faut dire que ma première visite avait été très intense. Trop souvent, je suis méfiante envers mes coups de cœur. Vous le savez, je suis intense, mais pleinement consciente que vous ne l'êtes pas tous. Lorsque je voyage seule en repérage pour mes clients, j'ai toujours ce petit doute qui me pousse à présenter de façon trop réaliste mes visites coups de cœur. Je connais trop bien l'effet disproportionné des attentes chez les gens. Cette impression, ce désenchantement, ce constat que, finalement, c'est plus beau en photo…
La première fois
Ma première visite à la mosquée Cheikh Zayed a été des plus initiatiques. J'ai été étonnée de constater que même dans des lieux récents, il peut se dégager un esprit de mysticisme imposant. Je croyais que seule l'histoire pouvait transporter.
Cette visite de la mosquée Cheikh Zayed s'inscrit généralement dans un itinéraire incluant la très connue ville de Dubaï. Si votre séjour débute à Dubaï, vous serez dans un état d'excès dans le genre gros, grand, trop. Il faut avouer que dans ces circonstances, l'abondance peut donner quelques étourdissements. Mais la mosquée Cheikh Zayed, avec ses quatre minarets de 107 mètres de hauteur, ses 82 dômes et ses 1048 colonnes, est simplement sublime.
Démystifier la mosquée
Inaugurée en 2007, après douze ans de construction, la mosquée est bel et bien la plus grande structure de marbre blanc du monde. L'objectif est de faire de ce lieu un symbole de culte et aussi la preuve impérissable de tolérance et d'ouverture sur le monde pour l'islam (réf. Wikipédia). Bien avant d'avoir atteint la mosquée, notre première impression en l'apercevant au loin est certainement l'éblouissement. Le contraste du blanc immaculé du bâtiment agencé aux teintes dorées du sable désertique et au ciel bleu dégage une impression de divinité.
Comme dans tous les lieux saints au monde, le code vestimentaire est strictement appliqué. Pour les hommes, pantalon long et chandail avec manches sont de mise, et pour les femmes, ouf, c'est plus compliqué! Je tiens à vous rassurer : vous aurez accès gratuitement à l'abaya, un long vêtement couvrant le corps sauf le visage, les pieds et les mains, et traditionnellement porté par les femmes musulmanes. Vous pourrez toutefois vous couvrir la tête avec votre propre foulard, question d'hygiène. Avant d'accéder au bâtiment principal, on vous demandera de vous déchausser, comme il est de coutume dans les mosquées.
Quand tous les sens sont en éveil
J'ai encore le doux souvenir de la fraicheur sous mes pieds au contact du marbre, du vent qui soufflait sous mon abaya et des yeux de mes compagnons de voyage. Nous reconnaissions tous à cet instant que nous étions devant une merveille du monde. Que finalement, je n'avais pas été trop intense! Vous vous dites sans doute : là, t'es contente, Marie. Eh oui, je l'avoue!
Nous entendions au loin l'appel à la prière, et le sentiment d'être plongés au cœur d'une expérience exotique unique était indéniable. Nous n'avions rien vu encore et mes compagnons de voyage qui en avaient déjà plein les yeux vibraient au même rythme que moi. Après avoir capturé une tonne d'images, nous avons fait notre entrée dans l'enceinte, accueillis par les fameux lustres en feuilles de laiton plaquées d'or et en cristaux fabriqués en Autriche d'une hauteur de quinze mètres et d'un diamètre de dix mètres.
Le tapis, pièce unique iranienne, a nécessité 1200 tisseuses et aurait coûté la modique somme de six millions d'euros. Ce projet est colossal aujourd'hui et mérite notre attention.
Nous ne savons pas combien de temps nous avons consacré à la visite du site, comme si le temps s'était arrêté. C'est vraiment à ce moment précis que j'ai compris que cette visite était une réussite pour tous. Nous avons tenté les comparaisons boiteuses avec la Mosquée bleue et Hagia Sophia en Turquie ou encore le Vatican, pour finalement en conclure que rien n'était comparable. J'en ai déduit que la richesse d'un lieu n'est pas uniquement déterminée par son histoire.
Je me suis réjouie qu'il y ait encore aujourd'hui des projets contemporains qui tentent de flirter avec la perspective d'être inscrits à l'histoire.
J'espère que je vous ai convaincus d'ajouter à votre liste des choses à voir la mosquée Cheikh Zayed d'Abu Dhabi. Sachez que j'ai également eu le privilège de visiter en primeur le Musée du Louvre d'Abu Dhabi cette journée-là. Une autre œuvre architecturale entreprise par les richesses du pétrole, mais, surtout, par l'ouverture et la proximité entre les différentes cultures. L'art a ce grand pouvoir que la politique et l'économie n'auront jamais : créer l'unanimité autour de la beauté des créations de l'homme.
À votre tour de rêver! Et n'oubliez pas, si vous y allez un jour, il faut me partager votre appréciation!
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Merci à Charles-Emile Beaudoin pour certaines photos